La traduction automatique est désormais une révolution technologique qui semble bien rodée. Depuis ses débuts dans les années 60, sa qualité a fait un véritable bond, notamment ses dernières années avec l’arrivée de la traduction neuronale. Mais finalement, quel peut être son intérêt pour des traducteurs professionnels, qui savent déjà traduire, et qui traduisent souvent bien mieux qu’une machine ?
Comment un professionnel peut-il utiliser la traduction automatique
Les moteurs de traduction automatique peuvent être utilisés de plusieurs manières. Sa première utilisation, la plus connue et populaire, est d’utiliser une interface de traduction automatique sur un navigateur, comme le propose Deepl, entre autres.
Alors oui, c’est pratique. On copie notre texte et on obtient en quelques secondes une traduction, avec une possibilité de 72 combinaisons de langue, rien que ça ! Mais ce n’est finalement pas la meilleure solution pour un professionnel.
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Confidentialité des données
Bien que la plupart des outils de traduction automatique disponibles en ligne soient gratuits, cela cache quelques inconvénients.
Lorsque vous utilisez la version gratuite de Deepl, le moteur conserve temporairement les textes et documents que vous avez insérés. Cela pose un souci de protection et de confidentialité de vos données. Pour assurer la protection de ces contenus, il faudra donc investir dans la version payante, Deepl Pro.
Il s’agit donc d’une condition fondamentale, dont vous devez vous assurer avant d’utiliser un moteur de traduction automatique pour les contenus de vos clients.
- Ergonomie et outils utilisés
La plupart des traducteurs professionnels utilisent désormais des outils de TAO (traduction assistée par ordinateur). Ces interfaces permettent notamment d’assurer la cohérence des documents, de gagner du temps sur des segments répétés, de faciliter la mise en forme du document traduit.
Le traducteur transcrit toute sa traduction dans cet environnement, ce qui lui facilite grandement la tâche !
Lorsqu’un traducteur travaille en agence, cette dernière lui fournit généralement le ou les documents déjà prétraduits, mais le traducteur peut également utiliser un moteur disponible sur son outil de TAO, grâce à des plug-ins disponibles, selon le moteur choisi.
Le moteur s’intègre alors dans son environnement habituel, composé de mémoires de traduction, de glossaires…
- Productivité : traduire à la vitesse de la lumiè re ?
La traduction automatique remplace-t-elle le traducteur ?
Pas du tout ! La traduction automatique est proposée par un moteur, une machine, et c’est pourquoi la qualité n’est pas toujours la meilleure. Le traducteur doit alors post-éditer la proposition de la machine, c’est-à-dire qu’il doit corriger ses erreurs, afin d’obtenir une qualité parfaite.
Voici quelques exemples de situations dans lesquelles le moteur peut faire des erreurs de traduction :
- Il n’est pas toujours capable de reconnaître le contexte du document, et peut faire des erreurs de terminologie.
- Le moteur n’est pas capable d’analyser le sens de la phrase, et traduit donc parfois de manière erronée. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’une phrase est longue, ou que sa synthaxe est un peu bancale dans la langue source.
- Une machine ne fait pas de poésie, c’est un fait. C’est pourquoi le style de ses traductions laisse parfois à désirer. Cela est d’autant plus important dans des documents de type promotionnel.
Alors quel est l’intérêt d’utiliser la traduction automatique pour un traducteur professionnel ?
En réalité, les moteurs aujourd’hui disponibles sont devenus assez puissants pour éviter ses erreurs dans beaucoup de phrases. Le traducteur gagne alors du temps en apportant seulement des corrections mineures sur la plupart des segments, même s’il passe un peu plus de temps à en remanier d’autres.
Le gain de productivité est l’un des meilleurs atouts de la traduction automatique. Le traducteur professionnel sort ensuite sa meilleure carte : ses compétences et ses connaissances.
La traduction automatique est un nouvel outil, et comme toute technologie, il est nécessaire d’en comprendre le fonctionnement et de connaître ses faiblesses et ses avantages. Même s’il n’est pas indispensable de se former à la post-édition, cela permet d’appréhender le fonctionnement général afin de ne pas tomber dans ses pièges.